Le « tournant environnemental » des sciences cognitives (Atelier 2020)
Le « tournant environnemental » des sciences cognitives : une opportunité pour l’interdisciplinarité ? Cognition, apprentissages et facteurs socio-économiques
Les sciences de la cognition, dont la psychologie cognitive a été la discipline pivot tout au long du XXe siècle, ont récemment subi de profondes transformations. L’essor des neurosciences a, d’une part, été à l’origine d’un type d’exploration et d’explication mettant en avant les causalités d’ordre biologique. Mais, un « tournant environnemental » semble, d’autre part, s’être emparé depuis peu des sciences de la cognition, qui cherchent de plus en plus à intégrer certains facteurs socio-économiques dans l’explication de la différenciation des activités cognitives, et, en particulier des apprentissages chez les enfants.
La démarche ici mise en œuvre, impulsée par une chercheuse en sciences de l’éducation ayant obtenu un doctorat en sciences cognitives et spécialiste de l’interdisciplinarité (K. Lund) et des sociologues de l’éducation ayant travaillé sur les sciences cognitives ou sur l’interdisciplinarité (D. Frandji, R. Gasparini et S. Morel), se fixe pour objectif de contribuer à la construction d'une interdisciplinarité réelle dans le domaine de l'étude du développement cognitif de l'enfant : il ne s'agit plus seulement, en s’inspirant des travaux actuels en sciences cognitives, de faire tenir ensemble des variables traditionnellement étudiées par plusieurs disciplines, mais de faire collaborer, dans le cadre d'un espace de dialogue ouvert par la mise en lumière de réelles convergences entre disciplines, des chercheurs issus d'horizons différents à même de maintenir, chacun dans son domaine, l’exigence d’une connaissance approfondie et détaillée des différentes dimensions des phénomènes étudiés.
Ce projet d’atelier exploratoire, s’appuyant sur le constat récent d’une prise en compte croissante des facteurs socio-économiques dans les recherches en sciencescognitives (psychologie cognitive et neurosciences) sur les apprentissages des enfants, vise à questionner à nouveaux frais la possibilité d’une interdisciplinarité entre sciences cognitives, sciences sociales et sciences de l’éducation dans ce domaine derecherche. Il prend la forme d’un séminaire annuel réunissant des chercheurs issus d’horizons disciplinaires différents.