Les sciences sociales, des savoirs et pratiques à et pour enseigner
When |
Jun 27, 2016
from 09:30 to 04:30 |
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Contact Name | Stéphanie Tralongo |
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Depuis une quinzaine d’années en France et de façon plus ancienne dans d’autres pays, des discours, dispositifs et initiatives visant la professionnalisation des enseignants du supérieur se développent. Il peut s’agir de manifestations de types journées d’études, Assises ou de services institutionnalisés tels que des Services Universitaires de Pédagogie. Largement relayé par des publications en augmentation, le message fédérateur est le suivant : la pédagogie universitaire est une préoccupation qui doit devenir importante car elle s’inscrit dans une perspective de changement jugé indispensable à la fois pour l’intervenant (afin de soutenir son « développement professionnel »), pour l’étudiant (qui sera mieux formé par des enseignants prenant en considération son « apprentissage »), enfin pour les structures universitaires (qui pourront pleinement participer à la production d’une offre de formation de « qualité »).
Chacun de ces termes mérite d’être questionné, tout autant que la relation qu’ils établissent entre gouvernance universitaire, pratiques pédagogiques, formation des enseignants du supérieur et qualité. Ce message charrie en creux l’image d’un enseignant du supérieur qui – d’actuel profane de la pédagogie – doit se transformer pour en devenir un expert. Il charrie également l’idée que la réussite (pédagogique, des étudiants, des universités, etc.) peut être définie de façon univoque et se mesure par exemple au taux d’insertion des diplômés. De leur côté, les pratiques actuelles de formation à l’enseignement dans le supérieur indiquent dans quels sens doivent aller les transformations : il s’agit d’organiser la mise en œuvre d’un « changement de paradigme » qui affectera tout autant le contenu que les objectifs, pratiques et modalités pédagogiques. Ce n’est pas rien et mérite qu’on s’intéresse de plus près à ce qui constitue l’actuel existant et dont il est attendu une massive et radicale transformation.
Il y ainsi des enjeux forts, en termes politiques, à ne pas déposséder les enseignants du supérieur et les disciplines de toute légitimité et possibilité de produire un discours, des analyses et une réflexivité à propos de leurs pratiques pédagogiques actuelles. Ces attendus portent sur les façons différentielles de penser et d’organiser l’enseignement selon les perspectives épistémologiques des disciplines et les manières de former à la recherche qui restent un objectif important des formations universitaires. De plus, les enseignants du supérieur étant régulièrement sollicités lors des refontes des maquettes pédagogiques, il apparaît incontournable qu’ils soient outillés théoriquement et pratiquement pour positionner les composantes et les disciplines en interlocutrices averties face à des universités prises dans un mouvement d’économicisation entre concurrence et appauvrissement des moyens.
Face à ces enjeux, l’objectif de la journée d’étude sera de questionner les pratiques d’enseignement des sciences sociales dans le supérieur à partir d’un point de vue disciplinaire. Les communications porteront ainsi aussi bien sur l’exposé de recherches que sur des présentations d’expériences d’enseignement. L’ambition est de contribuer à produire un espace collectif de réflexivité autour de ces thèmes.
Programme
Matin – 9h30 – 12h45
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Romuald Bodin, Mathias Millet et Emilie Saunier, « Les pratiques d’enseignement en SHS saisies dans la comparaison avec les autres secteurs disciplinaires »
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Charles Soulié, « Les arbres généalogiques comme outils d’initiation à la sociologie : à propos d’une expérience franco-brésilienne »
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Sandrine Garcia, « La réalisation du master de recherche pour des étudiants à faibles ressources académiques »
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Yvan Bruneau et Nancy Venel, « Le stage de terrain : enseigner par la pratique, créer un autre espace de travail étudiants/enseignants »
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Béatrice de Gasquet, « L’observation directe comme exercice d’application d’un cours de sociologie »
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Stéphane Vaquero, « Peut-on "vendre la mèche" ? Former à la mobilisation des savoirs disciplinaires dans une démarche de recherche » Après-midi – 14h – 16h30
Après-midi – 14h – 16h30
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Hélène Stevens, « Déplier le social. Retour sur une pratique d’enseignement de la sociologie par l’auto- socioanalyse »
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Audrey Boulin, Séverine Chauvel et Anne-Claudine Oller, « Tutorat en L1 SE : tâtonnements autour d’un dispositif »
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Sophie Denave, « Former les étudiants aux sciences sociales par la mise en œuvre d'enquêtes empiriques »
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Irène Pereira, « Former les enseignants du premier degré par la recherche sociologique : utiliser des méthodes d'enquête qualitatives pour améliorer ses pratiques de classe »
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Léa Dousson, Mélanie Guillaume, Simon Kéchichian, Claire Piluso, Stéphanie Tralongo, « L’atelier "Enseigner les sciences sociales dans le supérieur". Retours sur expérience »
Organisation :
La journée d’étude est organisée par l’Université Lyon 2 ; l’Association Française de Sociologie (GT 46 Formation Certification Qualification et le RT 4 Education et Formation) ; l’équipe MEPS du Centre Max Weber, l’ASES (Association des sociologues enseignant-e-s du supérieur).
Comité scientifique : Catherine Agulhon, Romuald Bodin, Nicolas Divert, Emmanuel de Lescure, Fabienne Maillard, Mathias Millet, Claire Piluso, Emilie Saunier, Stéphanie Tralongo
Conditions : entrée libre, inscription préalable auprès de claire.piluso@univ-lyon2.fr
Informations pratiques :
La Salle des Colloques est située sur le Campus Quais des Berges du Rhône. Ce campus est à quinze minutes à pied de la gare de Perrache.
Il est également accessible par tram : ligne T1 (depuis la gare de la Part Dieu), arrêt « Rue de l’Université » ou « Quai Claude Bernard ».